L’enseignement secondaire et technique

L’Enseignement secondaire et technique.

 

 L’Enseignement secondaire.

 

Enseignement européen.

Les programmes des lycées et collèges sont exactement superposables à ceux de leurs homologues métropolitains. La langue arabe était enseignée au même titre que d’autres langues vivantes.

En 1875, pour un total de 1460 élèves français, 212 étrangers, 212 israélites il n’y avait que 226 musulmans.

En 1881 les 2 lycées d’Alger et de Constantine, les 8 collèges d’Oran, Mostaganem, Philippeville, Bône, Blida, Médéa, Tlemcen, Sétif et 4 établissements privés totalisaient 3142 élèves. Le baccalauréat à cette date n’avait lieu qu’à Alger devant des jurys venus de Métropole.

En 1959 les effectifs secondaires atteignaient 40695 élèves (sans les enseignements libre et technique) dont plus de 10000 musulmans et il fallait prévoir 2000 élèves de plus chaque année, l’équivalent de 2 établissements nouveaux à ajouter aux 25 lycées (dont 8 pour les filles) et 24 collèges (11 pour les filles) existants.

Au total l’effectif des professeurs dépassait 1500.

L’Académie d’Alger admis en 1959, 3293 bacheliers à la 1ère partie et 2354 à la 2ème.

La proportion de jeunes musulmans allait croissant : jusqu’à 50% dans certains collèges.

Enseignement musulman.

Lors de l’arrivée des Français, des médersas et des zaouïas instruisaient ceux qui aspiraient à devenir cadis ou khodjas, oulémas ou mouderrès enseignant le Coran.

Sous le second Empire avaient été ouverts à Alger et à Constantine, deux collèges franco-arabes où des professeurs français enseignaient conjointement avec des musulmans.

A l’avènement de la IIIème République ils furent supprimés dans l’optique de l’enseignement unique.

Auparavant, en 1850, trois médersas avaient été réorganisées par l’Etat à Tlemcen, Constantine et Médéa. Plus tard le recteur Jeanmaire éleva le niveau des études en portant leur durée à 4 ans.

En 1904-1905, sur l’initiative du gouverneur Jonnart deux grandes médersas furent édifiées à Alger et à Tlemcen. Les professeurs étaient français et indigènes. Cependant les étudiants algériens étaient nombreux à préférer les universités de Tunis, Fès ou Le Caire.

En 1944 une nouvelle mutation, introduisant la préparation du baccalauréat en français les ranima un peu. Quelques années plus tard c’est leur transformation en lycées franco-musulmans, deux à Alger dont l’un féminin, un à Constantine, un à Tlemcen, qui leur ramena des élèves.

 

En marge de l’enseignement français ; les médersas.

L’Association des Oulémas organise en 1917 de petites médersas auxquelles s’était ajouté en 1947 un Institut Ben Bâdis à Constantine (700 étudiants) pour fournir des maîtres à leurs écoles élémentaires et préparer ceux qui poursuivraient des études supérieures dans des Universités islamiques, en particulier la Zaytouna de Tunis. En 1955, 58 établissements de l’association des Oulémas instruisaient 11000 élèves en langue arabe moderne, les disciplines religieuses, insistant moins sur les matières scientifiques que dans les écoles de l‘Etat.

Les médersas sont les écoles coraniques autrefois chargées de l’éducation des étudiants en théologie, en histoire ou en sciences. Ces « universités coraniques » furent implantées dès le XIIe siècle, souvent situées près des mosquées et leur architecture repose traditionnellement sur une vaste cour rectangulaire à ciel ouvert, pourvue d’un large bassin à ablutions et d’un déambulatoire. A l’extrémité de cette cour, la salle de prière (haram) est souvent un pur joyau de décoration. Les murs, ornés de zelliges et finement ciselés, sont généralement très hauts et coiffés d’un toit de tuiles vertes en forme de pyramide. A l’étage, les chambres sont de petites cellules où s’entassaient les étudiants

Chronologie.

1830 Des médersas et des zaouïas* instruisaient ceux qui aspiraient à devenir cadis ou khodjas*, oulémas* ou mouderrès* enseignant le Coran.
1835 Ouverture d’un lycée à Alger pour l’enseignement des Européens : 10 élèves.
1860 Il devient Lycée Impérial.

Création d’un Institut Secondaire à Constantine et de 4 Collèges à Oran, Mostaganem, Bône, Philippeville.

Second Empire Ouverture de 2 collèges franco-arabes à Alger et Constantine où des professeurs français enseignaient conjointement avec des  musulmans. Ces 2 collèges furent supprimés à l’avènement de la IIIème République dans l’optique de l’enseignement unique.
1850 Trois Médersas* sont réorganisées par l’Etat à Tlemcen, Constantine et Médéa qui faillirent disparaître après 1871.
1868 Installation du futur lycée Bugeaud à Alger.
1881 Le collège d’Oran est déclaré lycée national.
1883 Par décret du 9 juillet, l’Ecole de Dellys devient Ecole Nationale des Arts et Métiers. Elle deviendra en 1950 Ecole Nationale Professionnelle, placée sous l’autorité du Ministère de l’Education Nationale.
1887 Création de lycées à Oran et à Constantine.

Premiers collèges à Blida, Médéa, Tlemcen et Sétif.

1904-1905 Création de 2 grandes médersas à Alger et à Tlemcen dont les professeurs étaient français et musulmans.
1917 L’association des Oulémas organise de petites médersas.
1944 Dans les médersas, à côté de la préparation des magistrats et des mouderrès, la préparation du baccalauréat en français fut introduite. Ces médersas furent transformées quelques années plus tard en lycées franco-musulmans et largement ouvertes aux Européens.
1947 Création par les oulémas d’un Institut Ben Bâdis à Constantine.

 

Médersa d’Alger   Médersa de Tlemcen

 

Lexique

Khodja : secrétaire, greffier.

Médersa = Madrassa : collège, université dépendant de l’autorité religieuse dans les pays musulmans.

Mouderrès : professeur enseignant la langue arabe dans les écoles primaires et secondaires ;

Ouléma = Uléma : docteur de la loi et théologien musulman. De nos jours, savant en général et professeur de médersa.

Zaouïa : maison de confrérie, établissement d’enseignement musulman primaire ou secondaire.

Zaytouna : célèbre université de Tunis.

 

Quelques établissements et classes en images

Bône. Le collège de jeunes filles

Alger. Le Lycée Bugeaud

Sidi Bel-Abbès. Lycée Laperrine

Oran. Lycée Lamoricière
                                               Oran. Lycée Fromentine

 

 

             Blida. Lycée Duveyrier 2nde Professeur M. Nacef (1961/1962)                                                Blida. C.C. de l’Orangerie 3ème année

 

L’enseignement technique.

L’enseignement technique à Constantine

En 1925, un Centre d’Apprentissage est créé sous le patronage de la Mairie et de la Chambre de Commerce et de l’Industrie.

En 1930, ce Centre d’Apprentissage se transforme en Ecole Pratique d’Industrie (EPI). Entrée sur concours, les études duraient 3 ans.

En 1946, l’Ecole devient Collège Technique. Les études passent à 4 ans.

En 1951, le Collège devient Lycée Technique (études 6ans), sous l’égide de l’Education Nationale.

Les études étaient sanctionnées par l’obtention d’un CAP (Certificat d’Aptitudes Professionnelles), d’un BEI (Brevet d’Enseignement Industriel), d’un BEC (Brevet d’Enseignement Commercial) et d’un Baccalauréat technique. Les débouchés étaient importants localement.

L’Algérie comptait 3 Collèges Techniques, 11 sections techniques de Collèges.

D’autre part on comptait 20 centres d’apprentissage et 21 centres de formation professionnelle des adultes.

Dellys Ecole des arts et métiers

En 1950, l’Ecole devenait une E.N.P. et était placée sous le Ministère de l’Education Nationale, attirant du même coup tous les crédits nécessaires.

C’était la seule école de France qui regroupait dans son enseignement, en plus des disciplines d’Industrie, une section d’Horlogerie (réservée jusqu’en 1950 à l’E.N.S. de Closes), une section de Froid (réservée à l’E.S. de Saint-Ouen), et une section de Travaux Publics.

De 1880 à 1962, 77 promotions sont passées, représentant une formation d’environ 2800 Gadz’arts dellyssiens qui étaient ensuite affectés dans des Services de l’Etat ou des Etablissements publics : Ponts et Chaussées, Mairie, Cadastre, Equipement, Génie rural, PTT, EGA, CFA.Dellys.

Quelques classes en images.

Nos sources.

Pierre GOINARD, « Algérie, l’œuvre française » édition Robert LAFFONT :

Photos : « L’Echo de l’Oranie »

http://perso.wanadoo.frvenis/Alger/enseignement/textes/institut_etudes_nucleaires_cercle99.htm

http://histoire.piedsnoirs.org/dossiers/faurestier/